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Fulu Miziki, quand la musique transforme nos déchets

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L’orchestre Fulu Miziki Lady tire la majorité de ses inspirations de décharges publiques de la ville province de Kinshasa. Lady Aicha Mena Kanieba et son équipe développent de l’ingéniosité pour créer leurs costumes de scène et des instruments de musique, depuis dix ans. Ce travail de recyclage de déchets pour leur redonner de la valeur fait partie du quotidien de ce groupe de musique. Une initiative qui mérite des encouragements car, valoriser les déchets reste un rôle essentiel dans la lutte contre les différentes pollutions et la gestion durable des ressources naturelles.

« Nos costumes sont créés à partir des déchets des ateliers de couture et nos instruments sont faits de différents objets abandonnés », explique Lady Aicha Mena Kanieba.

Les déchets sont tout matériau, toute substance ou tout produit, des résidus en processus de production, de transformation ou d’utilisation que l’utilisateur destine à l’abandon. Il s’agit donc de tout ce qui n’est plus utile, appelé à être jeté. L’environnement se doit d’être protégé de tout déchet car leur mauvaise gestion a des conséquences sur les écosystèmes, sur la santé humaine, animale, et environnementale.

« J’ai vu comment les déchets gangrènent la ville. Alors, cela m’a inspiré. Je me suis dit que je pouvais faire de la musique autrement, en les recyclant. C’est ainsi que vous remarquerez que nos instruments sont faits de casseroles, du bois et autres objets ramassés dans différentes poubelles de la ville », a expliqué la patronne de l’orchestre.

Malgré toutes les conséquences qui en découlent, les déchets font partie du quotidien des habitants de la ville province de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Cela, dans l’impuissance complète de l’autorité compétente, malgré tous les programmes mis en place pour éradiquer ce fléau. Sur les routes asphaltées ou pas, dans les marchés, quartiers où avenues de la capitale, les déchets font la loi. Des jeunes qui s’adonnent à faire les poubelles devraient être encouragés, accompagnés, aidés. Mais hélas ! Ils sont plutôt abandonnés.

« Nous n’avons aucun soutien. En tout cas, personne ne s’est porté garant de nous accompagner ou nous aider. Nous faisons de notre mieux, en enfilant des gants et des masques. Je réussis à payer mes musiciens en faisant des tournées. Ils ont tous compris que nous n’avons pas de soutien. Par conséquent, nous essayons de partager honnêtement le peu que nous gagnons à chaque tournée. Là par exemple, vous nous trouvez à l’hôtel Memling parce que nous y avons été invités. A la fin de la soirée, je donnerai à chacun le peu de ce que nous aurons gagné ici », confie Lady Aicha.

Sur le plan environnemental, une gestion optimisée des déchets permet d’abord de préserver les écosystèmes. Éviter la production de déchets et leur offrir un traitement adapté, c’est éviter qu’ils soient rejetés dans la nature pour polluer les sols et l’eau. Donc, valoriser un déchet est un procédé par lequel on transforme un déchet matériel en un autre produit, plus utile. Raison pour laquelle, d’aucuns se demandent si l’autorité congolaise ignore cet aspect des choses. Pourtant, une communication de masse peut être organisée de manière à inciter la population au quotidien, à jeter leurs déchets avec la méthode du tri sélectif afin qu’ils soient gérés selon leur nature.

Sarah MANGAZA

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