Le Programme agricole rural et de conservation du Complexe de la Salonga (PARCCS), a permis à 572 paysans dont 398 hommes et 174 femmes de 14 villages, dans et autour du Parc national de la Salonga de se structurer en des Comités Locaux de Développement (CLD). Une démarche qui vise à les accompagner vers un développement communautaire intégré. L’annonce a été faite par Luis Arranz, directeur chef de site, lors de Salonga day, organisée à Kinshasa, ce mercredi 13 novembre 2024 par le WWF-RDC.
« Salonga Day est une occasion pour communiquer avec nos différents partenaires et bailleurs ainsi que toutes les parties prenantes pour leur faire comprendre que les efforts sont en train d’être fait mais il y a aussi beaucoup des défis », a renseigné le responsable du développement rural au niveau du paysage Salonga, Alfred Yoko.
Environ 75 000 bénéficiaires directs incluant les populations vivant dans et autour de ce plus grand parc forestier d’Afrique ont été sélectionnés dans le cadre de ce programme. Les prochains challenges de l’équipe sont la structuration de 15 nouveaux CLD et 2 organisations paysannes (OP) dans la même zone d’implémentation qui compte une cinquantaine de villages.
Les communautés structurées ont été sensibilisées sur l’autopromotion communautaire, l’agriculture, l’élevage et la pêche durables dans le cadre de ce programme du développement local. Le projet a favorisé l’accompagnement et la mise en place des cellules de libres réflexions, inclusives et dynamiques sur les questions des communautés. Mais aussi, création d’une structure indépendante de sensibilisation des communautés sur leurs droits et devoirs.
Il est également question d’appuyer le développement des chaînes de valeurs déjà identifiées, la mise en place du mécanisme de gestion des plaintes ainsi que le renforcement des capacités des communautés locales dans la bonne gouvernance des ressources naturelles du parc.
« Nous voulons que les activités de conservation bénéficient aux communautés parce qu’on ne peut pas conserver les ressources alors que les communautés à côté sont très pauvres », a renchéri Monsieur Yoko.
A en croire les organisateurs, le parc entend développer le tourisme afin de diversifier les sources de revenus des communautés locales et des peuples autochtones dépendant de ce site. Cela implique notamment le développement de la capacité d’accueil, et un renforcement des capacités des jeunes dans l’hôtellerie et services connexes.
« On ne peut pas s’attendre à ce que cette population devienne tout d’un coup défenseur de la nature, s’il ne voit pas comment ce parc peut apporter quelque chose, pour changer leur propre vie », a précisé le directeur chef de site, Luis Aranz.
L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a saisi cette occasion pour remercier l’Union européenne, la KfW, et l’USAID, pour leur engagement ininterrompu dans les différents parcs du pays. L’ICCN a reconnu que les valeurs de la PNS sont toujours menacées, par conséquent, ce programme ambitieux, mené sous une approche novatrice est nécessaire pour maintenir la conservation de cette aire protégée.
« En dehors de sa riche biodiversité, la Salonga a été réintégrée sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un grand effort de tous les partenaires ici présents, aussi bien politiques, opérationnels et techniques. Et grâce à cette conception, plusieurs résultats ont été obtenus aujourd’hui et sont palpables, notamment la sauvegarde de toutes ces valeurs pour lesquelles le parc a été créé », s’est réjoui le représentant du directeur général de l’ICCN, Jeff Mapilanga.
Outre l’accompagnement des communautés dans leurs activités agricoles, le PARCCS a concouru aussi à la construction des infrastructures publiques, notamment les bureaux, hôpitaux et postes de contrôle pour les écogardes du PNS.
Albert MUANDA