La ministre d’Etat en charge de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba, a fustigé le silence de l’UNESCO face à la destruction du Parc national des Virunga, devenu le sanctuaire des groupes armés incontrôlés dans la partie Est de la République démocratique du Congo. Elle a exprimé son regret du manque de soutien de la communauté internationale dans la lutte contre la destruction de l’une des grandes réserves des faunes et de flore de l’humanité. Cette sortie médiatique du ministre a eu lieu ce vendredi 13 décembre.
« Comment expliquer que le parc des Virunga, déclaré patrimoine mondial de l’UNESCO, soit toujours incontrôlé et serve de sanctuaire des terroristes. L’UNESCO n’a pas fait un plaidoyer au Conseil de sécurité des Nations Unies et le monde observe. On laisse à la République démocratique du Congo une responsabilité qu’elle n’a pas provoquée. Ce n’est pas la RDC qui avait poussé le Conseil de sécurité des Nations Unies à dire à tous les génocidaires rwandais de venir ici, laisser un couloir humanitaire », a déclaré Eve Bazaiba.
Le parc national n’est pas épargné par les attaques des insurgés du M23, épaulés par le Rwanda. Depuis que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) sont entrés dans la localité de Rwindi, mi-mars, seule une poignée d’écogardes assure la surveillance des 600 pachydermes qui avaient migré depuis l’Ouganda pour s’installer côté congolais en 2020.
« Des animaux sont de plus en plus exposés au braconnage au risque de remettre en cause les fragiles avancées en matière de protection de l’environnement observées dans le parc de 7 800 kilomètres carrés ces dernières années. Le gouvernement de la RDC souhaite que la communauté internationale l’aide à protéger sa biodiversité, mise à mal par les actions des groupes armés, notamment dans le parc des Virunga, dans l’est du pays», a déploré la direction de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).
A en croire l’ICCN, un peu plus de 90 pour cent des secteurs Centre et Sud du parc national des Virunga sont actuellement situés dans la zone occupée par les rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. «Dans cette zone, toutes les activités de surveillance du parc sont à l’arrêt, occasionnant ainsi une exploitation illicite et à grande échelle de la biodiversité du parc par quelques réseaux mafieux», a renseigné cet institut de conservation.
Signalons que la persistance des conflits armés dans l’Est de la RDC, spécialement au Parc national des Virunga, a entraîné des conséquences graves sur la protection de la biodiversité de cette région. Les dégâts et impacts sur le développement socio-économique des populations locales sont jusqu’à ce jour incalculables. Le gouvernement de la RDC a à travers son ministre de l’environnement lancé un énième SOS à la communauté internationale de l’aider à protéger sa biodiversité, mise à mal par les actions des groupes armés, notamment dans le parc des Virunga, dans sa partie Est.
Albert MUANDA