Le gouvernement de la République démocratique du Congo a fustigé la décision de l’Union européenne interdisant l’entrée dans l’espace Schengen, du café et du cacao congolais, jugés comme produits issus de la déforestation. Le ministre congolais de Commerce extérieur a, au cours d’un briefing co-animé avec son homologue de la communication et médias, indiqué que le pays présentera ses arguments lors de la réunion tripartite entre l’Union européenne, la MONUSCO et le gouvernement congolais à ce sujet. C’était ce lundi 30 décembre à Kinshasa.
« Les champs desquels sont issus le cacao ne sont pas des champs qui sont défrichés à partir des forêts. Cette mesure ne doit pas se justifier parce que si on a certifié le café, et le cacao en 2024 on ne peut pas dire que non notre café et notre cacao vont subir la rigueur du règlement étant donné qu’il faut attendre 3 ans pour se rassurer que le café qui a été produit était en faisant de la déforestation donc c’est une amalgame», a déclaré le ministre congolais des commerces extérieurs, Julien Paluku.
Le règlement « zéro déforestation » de l’Union européenne est un mécanisme instauré pour interdire les produits agricoles issus des sols où est pratiquée la déforestation. Le gouvernement congolais saisi par la Fédération des entreprises du Congo sur cette exclusion du cacao et du café, a rassuré que toutes les mesures seront prises pour empêcher des répercussions graves sur le plan économique et social des congolais, sur l’ensemble du territoire national.
« Ces entreprises de production de cacao et du café congolais ont manifesté leur indignation quant au refus de l’Union européenne. C’est au prix de multiples efforts et sacrifices que les secteurs cacao et café congolais ont été remis sur l’échiquier du commerce international », a renseigné le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Céder à la déforestation par la culture du café et du cacao.
Selon le communiqué de l’Union européenne, à partir du mois de janvier 2025, le cacao et le café congolais ne seront plus admis comme produits organiques et équitables sur le marché européen. Les opérateurs économiques œuvrant dans le secteur d’exportation des cacaos et du café ont été surpris de recevoir des organismes de certification la notification de retrait de la République Démocratique du Congo de la certification Fairtrade d’une part et de l’autre de la certification BIO.
« L’application de cette mesure a été repoussée pour le mois de décembre 2025. L’Union européenne n’a pas pu avoir accès aux données qui leur permettent d’établir leurs rapports. Quand l’Union européenne veut certifier le café ou le cacao, il envoie les auditeurs pour venir vérifier. Les derniers auditeurs sont passés en juin et juillet 2024 et le rapport de certification est sorti en août. C’est un rapport qui a une validité d’une année. Selon les experts, la RDC émet une pollution équivalente à 0,03 % par an ça veut dire qu’il faut 100 ans pour qu’on arrive à la déforestation de 3 %. Logiquement on ne peut pas sanctionner la RDC pour un motif comme celui lié à la déforestation », s’est indigné Monsieur Paluku.
Selon le gouvernement congolais, il n’y a pas de raisons pour les experts de l’Union européenne de taxer la RDC de faire la déforestation. « Lorsque nous cultivons sur les 80 millions d’hectares arables nous ne violons pas le principe de déforestation parce que nous n’avons pas touché aux 155 millions d’hectares alors la confusion qui s’est en fait c’est celle-là ne pas savoir différencier quand est-ce que la RDC a touché aux forêts et quand est-ce que la RDC touche à cette terre arable », a-t-il insisté
Signalons que la chaîne de production du café et du cacao en RDC a connu un redressement grâce à l’appui des partenaires privés et multilatéraux du pays. Le pays est parvenu à remonter la pente grâce à l’UE, USAID, FIDA et la Banque mondiale. Le Gouvernement congolais par le biais des ministères de l’agriculture, de l’environnement et du commerce extérieur a appelé la population congolaise et les opérateurs économiques de ce secteur à la quiétude. Ils ont indiqué de menacer les intérêts de l’Union européenne au cas où elle menacerait les intérêts de la RDC.
Albert MUANDA