
Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi a ordonné la suspension des travaux sur tous les sites du Ministère de l’Environnement et Développement Durable spoliés par les personnes lambda sur l’ensemble du territoire national. Cette décision a été prise en attendant que ces questions sur l’accaparement des terres dédiées à la conservation soient clarifiées. Cette annonce a été faite au cours de la trente quatrième réunion du conseil de ministres tenue le vendredi 04 avril à Kinshasa.
« Les sites concernés incluent la réserve naturelle intégrale, anciennement dénommée Parc de la Nsele, et maintenant connue comme Parc Animalier de la Nsele, ainsi que plusieurs pépinières et infrastructures, telles que : La pépinière de Kimpoko dans la commune de la N’sele, la pépinière de Bandalungwa, actuellement située dans la cité Oasis, la station Météo dans la commune de Ngaliema et la concession du Ministère sur le Boulevard du Palais de la Nation dans la commune de la Gombe», a rapporté le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Cette situation sur la spoliation et les contrats léonins affectant les concessions du ministère de l’environnement dans les communes de la Gombe et de la Nsele a été présentée par la Ministre d’État, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Eve Bazaiba. Le ministère et l’institut congolais pour la protection de la nature ont mentionné avoir éprouvé beaucoup de difficultés quant à la protection de ces espaces verts et des ressources naturelles de la République démocratique du Congo.
« Ces espaces couverts par une ordonnance présidentielle d’affectation, sont essentiels pour la biodiversité et le bien-être des citoyens. Nous ne pouvons pas imaginer qu’un individu puisse s’en approprier parce qu’il a des hommes puissants à ses côtés pour le défendre. Après une mission d’évaluation effectuée sur ces liés spoliés, le ministère de l’environnement a recommandé au gouvernement de suspendre des travaux de construction en cours pour le site de la Gombe, la réévaluation de la convention de partenariat avec la société Simmokin SARL et l’annulation du certificat d’enregistrement obtenu en violation de la loi sur ces sites », peut-on lire sur ce compte-rendu.
Cette décision témoigne également d’après la ministre de l’environnement, de l’engagement du gouvernement à protéger les ressources naturelles et à garantir le respect des lois portant protection des sites et aires protégées de la RDC. Pour les sites de la Nsele et de Kimpoko, Eve Bazaiba de l’environnement a appelé le ministère de l’intérieur et sectoriels à la sécurisation des parties non spoliées par l’établissement d’un titre au profit du ministère en charge de l’environnement et développement durable.
« Ceci permettrait à nos inspecteurs et aux agents de l’ordre à veiller sur l’identification des occupants et régularisation de leurs titres, ainsi qu’à entamer des mesures de démolition pour restaurer les droits du ministère et créer une commission interministérielle pour délimiter le site du Parc Animalier. Pour les sites de Bandalungwa et Météo, il va falloir faire l’analyse de la régularité des actes ayant conduit à la spoliation, veiller à la sécurisation des sites par des titres de propriété », a assuré le ministère congolais de l’environnement.
Signalons que des cas similaires de spoliation des sites du Ministère de l’Environnement et Développement Durable ont été rapportés dans d’autres provinces, notamment le Haut-Katanga, le Lualaba, le Kongo-Central, la Tshopo et le Nord-Kivu. Ces cas de spoliation soulignent l’ampleur du problème et la nécessité d’une action concertée pour protéger ces espaces vitaux. Après des débats et délibérations, le dossier a été adopté, marquant une étape importante vers la résolution de ces enjeux critiques pour l’environnement et le développement durable dans le pays.
Albert MUANDA