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Les parties prenantes de CABES à Lubumbashi pour développer les plateformes multi acteurs

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C’est la première fois que la République démocratique du Congo reçoit le rassemblement des scientifiques membres de CABES (Développement des Capacités des Experts en Biodiversité et Services Écosystémiques en Afrique centrale, de l’Ouest et de l’Est). Des scientifiques venus d’une vingtaine de pays d’Afrique et de l’Europe se sont donnés rendez-vous à Lubumbashi, dans le sud de la RDC. Durant deux jours (10-11 octobre 2024), ils discuteront sur le développement des plateformes multi acteurs sur la biodiversité : accroître les contributions aux stratégies et plans d’action nationaux sur la biodiversité (SPANB) et aux activités de l’IPBES.

« Le choix de ce thème est important pour valoriser les contributions de toutes les expertises, qu’elles soient scientifiques ou les connaissances locales et autochtones au travail de la conservation de la biodiversité », a informé Amarys Prleuss, chargée de l’engagement des parties prenantes à l’IPBES. « Les plateformes ont un rôle de multiplication et de mobilisation de ces expertises et ces connaissances ».

Cet atelier porté par l’Université de Lubumbashi se veut une tribune de partage d’expériences, des leçons et des résultats des décisions politiques éclairées par la science, obtenus dans les pays membres de l’IPBS.

Grâce à la plateforme BioSE par exemple, les parties prenantes de la RDC ont réussi à influencer le processus de mise à jour de SPANB, en calibrant les objectifs nationaux sur les évaluations de l’IPBES. Des interventions pertinentes ont été apportées dans l’élaboration de la politique nationale sur la faune sauvage, avec la mise à jour de la loi sur la chasse qui date de 1982. BioSE intervient aussi dans la mise à jour de la CDN avec un regard sur les aspects liés aux pollutions ; Elle intervient aussi dans le processus de révision de la loi sur la conservation, avec la prise en compte des APA, et des conflits Homme-Faune.

Si la plateforme de RDC a réuni le défi d’influer la décision politique sur les questions de la conservation, l’Afrique du Sud en a fait de même sur la gestion de l’eau et de la biodiversité, a renseigné Mahlodi Tau, de SANBI (South african national biodiversity Institute).  

« SNBI travaille avec les autorités au niveau municipal dans la mise en œuvre des zones stratégique de sources d’eau. Chaque année, nous renforçons les capacités de 13 districts sur les zones critiques de la biodiversité », a-t-il précisé.

Pour Daniel Mukubi, représentant personnel du SG à l’Environnement et développement durable de la RDC, l’atelier de Lubumbashi rime avec l’un des objectifs du pays soumis au secrétariat de la CDB (Convention sur la diversité biologique). Il s’agit de l’objectif lié au besoin urgent de renforcer les capacités pour être en mesure d’assurer l’interface science – politique afin d’éclairer la prise de décisions politiques.

« Il y a là une preuve éloquente de votre engagement de trouver des solutions aux défis environnementaux majeurs auxquels l’humanité est confrontée. Votre engagement sera couronné de succès, j’en suis sûr », a -t-il déclaré.

Par ailleurs, la disponibilité aux données scientifiques et leur accessibilité reste un défi majeur pour les pays de l’Afrique francophone. Cette situation est consécutive notamment à une faible collaboration entre les scientifiques dans les différents pays.

« Il y a une faible contribution des pays de l’Afrique francophone aux évaluations de l’IPBES. Cela est dû notamment au défaut de collaboration entre les chercheurs. Ce qui rend difficile l’accès aux données qui couvrent la grande superficie », a révélé le professeur Mylor Ngoy Shutcha, coordonnateur de CABES Afrique Centrale.

Notons par ailleurs qu’au cours de cette première journée de travail, les scientifiques ont été invités à visiter les sujets et expériences des apprenants du premier cohorte du Master de CABES. « Cet échantillon d’étudiants, va certainement acquérir des savoirs pour être partie prenante en vue d’influencer et bien gérer la biodiversité et les écosystèmes », a déclaré le professeur Gilbert Kishiba Fitula, recteur de l’Université de Lubumbsahi.

Alfredo Prince NTUMBA

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