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Les pays d’Afrique central invités à s’engager dans la formation et la création d’emplois pour les jeunes (17è réunion de la FAO)

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L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a ouvert la 17ème réunion de l’équipe multidisciplinaire en Afrique centrale (MDT) sous le thème « le potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale ». Lors de la première journée, le potentiel agricole de l’Afrique centrale et la main d’oeuvre jeune ont été mis en exergue. Les pays de la sous-région devront s’investir dans la formation et la création d’emplois pour la jeunesse qui représente environ 70% de la population active. La cérémonie du lancement de ces assises de trois jours a été présidée par la première ministre de la RDC, ce lundi 4 novembre 2024, à Kinshasa.

« Cette rencontre se tient au lendemain du forum mondial de la jeunesse tenu à Rome, où nous avons rappelé le droit à l’alimentation suffisante et accessible. La FAO s’investit dans cette mission d’accompagner la sécurité alimentaire des populations chaque jour et partout dans le monde », a informé Mravili Athman, Coordonnateur sous régional de la FAO en Afrique centrale. « Le potentiel de la RDC incarne notre avenir. Pour réussir à exploiter ce potentiel, il faut conclure des partenariats stratégiques. Nous voulons de cette réunion une plateforme de mouvements et actions permanentes.

Présidée par la Première Ministre du gouvernement de la RDC, Judith Suminwa, cette réunion a mobilisé une centaine de participants d’Afrique et d’ailleurs en vue d’échanger sur les différentes thématiques dont le renforcement de la résilience des systèmes de production, la gestion durable des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les innovations et technologies agricoles émergentes pour accroître la productivité et la résilience des systèmes agro-alimentaires.

« Cette réunion marque un tournant décisif de l’agriculture en Afrique centrale. C’est le moteur d’un développement durable », a déclaré la première ministre de la RDC, Judith Suminua Tuluka.

Elle a par ailleurs insisté sur la formation et l’emploi des jeunes comme une priorité pour le développement de ce secteur. « Le gouvernement de la RDC réitère son engagement à éliminer la faim, promouvoir le secteur alimentaire et en faire un véritable levier de développement. » A-t-elle renchéri.

La FAO a, au cours de l’ouverture de cette réunion, déploré le fait que 20 ans après le protocole de Maputo signé en 2003, au cours de laquelle l’Union africaine avait résolu de mettre en œuvre le programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), où les pays s’étaient engagés à allouer au moins 10% de leurs ressources budgétaires nationales au développement agricole et rural. Mais, l’Afrique en générale et la RDC en particulier demeurent accablées par la famine. Pourtant, cette cible dudit protocole est une référence pour évaluer si les gouvernements africains sont assez engagés en faveur de l’amélioration de leur agriculture.

« Cette question est d’une importance capitale pour la région et particulièrement pour la RDC à cause de sa position de pays solution. Elle est la solution aux problèmes globaux en termes de réchauffement climatique. Avec ses vastes terres arables et ses importantes ressources en eau, elle représente un potentiel agricole. Mais ce potentiel reste largement inexploité et la majeure partie de la population connaît une insécurité alimentaire aiguë », a déploré le coordonnateur résident et des opérations humanitaires de la Monusco en RDC, Bruno Lemarquis.

Cette rencontre permet donc d’analyser l’état actuel de l’écosystème agro-alimentaire de la sous-région, en vue de suggérer des solutions inclusives, résilientes et durables qui tiennent compte du contexte et des réalités de 9 pays membres d’Afrique centrale.

Selon le Commissaire en charge de l’agriculture et de l’environnement à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Afrique centrale a un vaste potentiel qui n’est pas suffisamment exploité. C’est la raison de cette réunion chaque année pour réfléchir ensemble.

« Nous ne cesserons de le dire, toutes les problématiques sont interconnectées. Tous les acteurs devraient travailler ensemble pour trouver des solutions. Il y a nécessité de garantir une sécurité alimentaire en Afrique centrale. La CEEAC est consciente qu’il n’y a pas d’intégration régionale en Afrique sans une agriculture performante. »   A indiqué Honoré Tabuna, au nom du Président de la commission de la CEEAC.

Notons que les objectifs de cette 17e réunion annuelle sont entre autres, présenter une vue d’ensemble de l’écosystème agro-alimentaire de la sous-région ; discuter des opportunités et des défis à relever ; réfléchir sur les financements publics et privés ; proposer des synergies et des cadres de partenariat multi-acteurs qui permettent d’explorer des nouvelles opportunités dans ce secteur et créer des mécanismes et profils de nouveaux acteurs que requiert ce nouveau contexte.

La RDC détient 80% de terres arables mais un quart de sa population continue d’être confrontée à une faim aiguë, selon la dernière analyse du Cadre de classification Intégrée sur la sécurité alimentaire (IPC), publié par la FAO en octobre 2024. D’où, la nécessité de créer des approches innovantes afin d’orienter les stratégies pour tracer des nouvelles voies en vue d’obtenir la clé d’une sécurité alimentaire durable.

Sarah MANGAZA

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