
Le ministère de la Santé de la République démocratique du Congo a indiqué avoir récolté à travers le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) de Kinshasa, mille deux cents nouvelles poches de sang au profit des blessés de guerre à Goma, à Bukavu et Uvira. Cette quantité de sang est le deuxième lot collecté à Kinshasa suite à la campagne lancée par le gouvernement en vue de répondre aux besoins urgents des hôpitaux et centres de santé qui prennent en charge les patients tant civils que militaires. Cette annonce a été faite par le ministère de la santé ce lundi 24 février, à Kinshasa.
« Présentement, le CNTS a annoncé la finalisation du colisage de 1200 poches de sang destinées à soutenir les victimes de récents affrontements de l’invasion rwandaise. Ces poches de sang seront acheminées avec l’appui de différents partenaires dans les structures de santé à Goma, Bukavu et Uvira. Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour garantir la bonne conservation de ces poches de sang. À titre d’exemple, la réalisation des tests de quatrième génération sur le sang collecté pour détecter d’éventuelles maladies transmissibles par voie sanguine, telles que le VIH et la syphilis, garantissant ainsi la sécurité des receveurs », a rassuré Roger Kamba, ministère de la santé.
A en croire la directrice du CNTS, docteur Liliane Bwiza, ces poches de sang vont transiter par Éthiopie, Nairobi et Kigali pour arriver à Goma. Elle a renseigné que toutes les précautions ont été prises pour que ces bacs de sang couverts et conservés arrivent en bon état dans des hôpitaux pour servir.
« Nous avons pris toutes les mesures possibles pour bien les conserver. Nous allons renforcer notre capacité technique, en ressources humaines et en laborantins, pour une réponse en don de sang sécurisé. Les sites de collecte de sang vont également être renforcés en capacité technique. Cette démarche va permettre à la population d’entrer facilement en contact avec nos équipes techniques en vue de faire leur acte de charité aux nécessiteux », a déclaré Liliane Bwiza.
L’occupation des villes de Goma et de Bukavu par les rebelles de M23 appuyés par l’armée rwandaise a aggravé la situation humanitaire déjà précaire dans cette partie de la République démocratique du Congo (RDC). Selon les derniers chiffres du gouvernement, les combats ont fait plus 3000 morts et 4260 blessés à Goma.
Pour atteindre plus de donneurs de sang, le ministère de la santé promet d’étendre les sites de prélèvement dans les écoles, universités, églises notamment à Kinshasa et dans d’autres provinces.
« L’assaut des rebelles du M23 sur Goma et Bukavu a causé de nombreuses pertes en vies humaines et des blessés graves qui manquent de tout, surtout du sang. Les hôpitaux ont besoin d’une quantité importante de sang Nous pensons qu’il faut intensifier cette action pour parer au plus pressé afin de sauver les vies des nombreux blessés. Ces poches de sang sont récoltées dans le cadre de la campagne « Sang pour notre population, FARDC et Wazalendo », initiée par le gouvernement congolais à travers le ministère de la santé. Le plus grand centre se trouve à l’esplanade du Palais du peuple », a rapporté le Ministère de la Santé.
Signalons qu’en date du 14 février, le ministère de la santé avait collecté 2 900 poches de sang sur les 5 000 souhaitées pour soutenir les blessés, victimes des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 à Goma (Nord-Kivu). Cette initiative a inspiré de nombreuses autorités et citoyens à participer à la campagne qui est toujours en cours. Il s’agit là pour le ministère de la Santé de poser des actes concrets de solidarité avec les Congolais victimes de la guerre d’agression rwandaise.
Albert MUANDA