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Dialogue scientifique et politique sur la protection des forêts et la promotion des droits en RDC

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L’Université de Kinshasa (UNIKIN) et le Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) ont organisé un dialogue scientifique et politique sur la protection des forêts et la promotion des droits des peuples forestiers en RDC. Ces assises de deux jour tenues à Kinshasa du 14 au 15 mars 2024, avaient pour but de présenter les résultats du projet CIFOR -Unikin sur la protection des forêts et la promotion des droits des peuples forestiers en RDC, et échanger sur les enjeux majeurs du secteur forestier et climatique en cette période post-electorale et antérieure à l’installation d’un nouveau gouvernement.

« Réfléchir sur le futur du secteur forestier et climatique en RDC est central dans le cadre de ce dialogue scientifique et politique. Approfondir les réflexions sur la contribution efficace de la RDC dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques et l’amélioration des conditions de vie des populations est essentiel dans ce dialogue ». A indiqué le directeur général du CIFOR, Robert Nasi.

Depuis 2009, la RDC s’est engagée dans le processus de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière dans les pays en développement ; le rôle de la conservation, la gestion durable et l’augmentation des stocks de carbone forestier dans les pays en développement (REDD+). Elle a ratifié et mis en œuvre des nombreux accords internationaux et résolutions qui encadrent la lutte contre les changements climatiques, notamment la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), l’Accord de Paris, l’Agenda 2030 (ODD13). En dépit des efforts entrepris dans le secteur forestier et climatique en RDC, il est essentiel que des actions basées sur la recherche scientifique soient prises pour assurer l’implémentation des instruments juridiques et agendas internationaux et congolais dans ce secteur. D’où l’intérêt de ce dialogue scientifique et politique qui vise à promouvoir la prise des actions politiques sur base des évidences scientifiques du secteur forestier et climatique.

« L’Etat congolais en tant qu’institution, a plusieurs défis majeurs à relever pour le bénéfice de son peuple. Alors, il s’appuie sur un certain nombre des institutions pour pouvoir l’aider dans la recherche de solution, une des missions des Universités, pour le bien-être de la population. Pour se faire, l’UNIKIN s’est associée au CIFOR en vue de réfléchir sur la problématique de la protection des forêts et la promotion des droits des peuples forestiers en RDC », a martelé Jérémie Abozo, conseiller juridique au Rectorat, représentant le recteur à ce dialogue.

La première journée de ce dialogue scientifique et politique a été marquée par quatre riches exposés reparties en deux sessions. La première session s’est focalisée sur les impacts de l’exploitation minière. Lors de cette session, deux exposés donnés par Malte Ladewig du CIFOR et M. Christian Tshiamala, Professeur de droit à l’Unikin ont porté les effets déclencheurs de l’exploitation minière artisanale et conséquences sur les moyens de subsistance ainsi que sur les industries minières et la justice climatique en Afrique centrale.

La deuxième session s’est intéressée à l’évaluation de la conservation forestière et des tourbières. Deux présentations ont marqué cette session. Elles ont respectivement porté sur l’effectivité des interventions de conservation forestière dans les tropiques. Une analyse systématique de la littérature sur les évaluations des impacts et des résultats préliminaires des évaluations et sur une évaluation des perturbations récentes des forêts tourbeuses et de leurs facteurs dans la Cuvette Centrale, Afrique présentés M. Colas Chevrier et Mme Nesha Karimon, tous du CIFOR.

Inégalités sociales et justice pour les peuples forestiers ?

Les peuples autochtones pygmées sont les gardiens des forêts depuis belle lurette. Sur ce, parler des questions liées aux forêts sans les associer est une inégalité sociale en plus de l’injustice. Raison pour laquelle, associer ces gardiens des forêts à ces discussions est un moyen d’effleurer la solution. D’où, la nécessité de commencer par sensibiliser ces peuples sur leurs droits. A la question de savoir si les peuples forestiers de la RDC, spécialement les peuples autochtones pygmées ont pris part au dialogue scientifique et politique, Blaise-Pascal Ntirumenyerwa Mihigo, Professeur de droit de l’Unikin et chercheur principal au projet CIFOR-Unikin, a affirmé qu’il serait souhaitable d’avoir une présence plus remarquée des peuples autochtones dans ce genre de dialogue.

« Nous n’avons pas les statistiques numériques pour quantifier le niveau de connaissance de ce peuple par rapport à leurs droits. Il faut qu’il y ait des efforts de part et d’autres. Le projet CIFOR-UNIKIN vient justement pour combler ce vide car le but dudit projet est de générer des connaissances sur l’importance des forêts tropicales. Générer des connaissances sur la promotion des droits des peuples autochtones, c’est une façon de vulgariser à travers une recherche scientifique, en invitant des acteurs pour booster le niveau de connaissance des peuples forestiers », a-t-il précisé.

Notons que ces assises en présentiel et en distanciel ont réuni les acteurs de la société civile, du secteur public ( Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, Ministère des Mines, Organes judiciaires) du secteur privé, des bailleurs de fond ( Norad, GIBEC) et des jeunes étudiants de l’Université de Kinshasa.

Sarah MANGAZA

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