L’African Wildlife Foundation (AWF), Juristes pour l’Environnement au Congo (JUREC) et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) s’emploient à lutter contre la criminalité faunique au niveaux des frontières de la RDC. Pour ce faire, ils forment les agents d’application de la loi et de contrôle à Kinshasa pour améliorer leurs connaissances sur l’identification des espèces CITES et remédier aux faiblesses du système de justice pénale en matière de la criminalité faunique en République démocratique du Congo. L’atelier de formation de ces experts a été lancé ce lundi 25 mars 2024 et sera clôturé le vendredi 29.
Ouvert sous le thème » Renforcement de l’application de la loi grâce à l’amélioration de l’identification des espèces et des spécimens d’espèces », cet atelier de 5 jours concerne spécialement, les agents basés à l’aéroport International de N’djili.
La criminalité faunique liée aux espèces sauvages fait référence à des infractions aux lois et réglementations nationales et internationales visant à protéger les ressources naturelles et à gérer leur utilisation durable. En RDC, ce fléau génère des profits considérables pour les réseaux criminels, au mépris de la loi.
« Nous sommes en train d’aller petit à petit vers un problème que nous avons décrié sur la loi qui a précédé celle de 2014. 10 ans après [Ndlr : la promulgation de la loi sur la conservation], il n’y a encore aucune mesure d’application prise. Or, l’absence de mesures d’application rend complexe son application. Maintenant on ne sait pas qui doit faire quoi et qui veut faire quoi », s’est indigné Joe Kasongo, Senior Legal officer de AWF.
Le programme d’application de la loi avait été lancée par AWF depuis l’an 2020, avec comme objectifs d’intensifier la détection de la contrebande pour intercepter tous les trafiquants illégaux de la faune en renforçant les capacités des agents qui interviennent dans le domaine de l’application de la loi à tous les niveaux.
Cette criminalité est généralement financée par des réseaux internationaux. Raison pour laquelle la formation continue des agents d’application de la loi et de contrôle basés sur les portes d’entrée et de sortie est très nécessaire afin de démanteler ces réseaux.
« L’identification des criminels demande une formation continue en vue d’une mise à jour des agents basés aux entrées et sorties du pays », a renseigné Jean Joseph Mapilanga, coordonnateur de CITES en RDC. « Résoudre ce problème en appelle à une approche qui capte les différents aspects et composantes de la société au sein de laquelle opèrent les criminels. Cette formation doit d’insister sur l’envergure du trafic des espèces sur le plan international. Pour y parvenir, nous devons miser sur la question de l’efficacité et de l’efficience ».
Cette formation financée par le Bureau américain des affaires internationales de stupéfiants et d’application de la loi (INL), est la continuité d’une série organisée par AWF depuis l’année dernière, pour lutter efficacement contre la criminalité faunique en RDC. Sur ce, d’aucuns se demandent s’il y a des résultats visibles sur le terrain.
« Nous avons obtenu des résultats », affirme Joe Kasongo. « L’année dernière, des agents que nous avions formés ont pu arrêter un chinois qui tentait de sortir du pays avec 3 kg d’écailles de pangolin dans une boîte de lait. Cela, grâce aux techniques de dissimulation qu’ils ont apprises au cours de nos formations. C’est déjà un signal positif ».
L’impact de la déstructuration de la faune en RDC est immense en termes de diminution des espèces. Ceci en appelle à une attention particulière des politiques d’un côté et de tous les secteurs engagés dans la protection de la faune de l’autre, en vue de mettre fin à ce fléau.
Sarah MANGAZA