L’Association Congolaise pour les Energies Renouvelables et Décentralisées (ACERD) a tenu son Assemblée générale ordinaire, ce jeudi 7 novembre 2024 à Kinshasa. Cet exercice annuel vise à montrer aux membres propriétaires de l’association, les actions, programmes et projets menés au courant de l’année, étant donné qu’ils ont investi l’argent au sein de l’association. Cela, en fonction des objectifs, de leur vision et de la cause pour laquelle ils travaillent.
« C’était une très belle année, 2024. Je reste positive et convaincue que nous avons énormément évolué dans l’actif du secteur public et je vois qu’il y a réellement un changement. Donc, nous sommes satisfaits des actions que nous avons menées et des résultats que nous avons réalisés jusqu’à aujourd’hui. » S’est réjoui Catherine Mukobo, Directrice Exécutive de l’ACERD asbl.
L’ACERD a focalisé son attention sur les énergies renouvelables en vue d’aider un tant soit peu la population à avoir accès à l’énergie en République démocratique du Congo, un pays avec près de 108 millions d’habitants, où l’accès à l’énergie demeure un luxe. Selon la Banque mondiale, seules 19% de la population à accès à l’électricité. L’objectif du gouvernement est d’augmenter le niveau de service à 32 d’ici 2030. D’où, la nécessité d’appuyer ce secteur.
« Bien que le chemin soit encore long pour accroître l’accès à l’électricité par les énergies renouvelables, l’ACERD est en train de battre un gros travail pour aider les opérateurs du sous-secteur à aller de l’avant. Le pays devrait être conscient que ce secteur est le moteur du développement économique et qu’il devrait l’appuyer. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour l’instant. » S’est indigné le Chef de Service principal à la FEC, Abdallah Amici Welo.
Contrairement à d’autres pays africains où le gouvernement appuie et accompagne l’effort des populations dans la mise en œuvre des énergies renouvelables en vue de lutter efficacement contre la déforestation, la RDC fixe la barre des taxes élevées. Cela décourage souvent les investisseurs. Pourtant, le secteur de l’énergie a besoin de plus d’investissement pour être boosté.
« Le paiement des taxes demeure la plus grande difficulté. Les entreprises qui sont dans le système décentralisé, donc les plus petites avec une clientèle modeste, ne peuvent pas affronter toutes les réalités de la multiplicité des impôts et taxes : la pression fiscale. On a besoin d’un accompagnement du gouvernement. Nous voulons qu’il puisse tenir compte de ces réalités, afin de nous faciliter pour nous permettre d’investir de manière beaucoup plus massive. Nous voulons être membre effectif dans l’accroissement du taux d’électrification de la RDC. Je pense que ça entre dans le cadre des objectifs du gouvernement en cours. » a interpellé le Head of Finance de Bboxx, Mike Kalala.
Chose que n’approuve pas le représentant du Secrétaire Général aux Ressources Hydrauliques et Electricité à cette assemblée. « Dire que le gouvernement n’accompagne pas le secteur privé dans l’énergie, c’est trop fort. Je me retrouve à cette cérémonie. Ça prouve à suffisance qu’il y a quand même une collaboration entre le gouvernement et le secteur privé. Si quelqu’un estime qu’il est asphyxié, le gouvernement est capable de revisiter les différentes taxes qui empêchent d’évoluer. Un arrêté peut être révisé dans ce sens. On peut toujours retoucher l’article qui blesse. Il y aura des avancées dans ce sens, croyez-moi ! Il faudra convoquer une réunion de travail entre le gouvernement et les partenaires pour trouver des compromis. » A rassuré Valentin Ikwa Monya, Chef de Division à la Direction des combustibles au Secrétariat Général des Ressources Hydrauliques et Electricité.
Et l’ACERD en fait son combat. « Ce n’est pas une bataille facile. Dans tous les pays, les gouvernements vivent des taxes. Donc, c’est difficile pour lui de lâcher ou de s’en détacher facilement. Nous savons qu’il faut continuer à marteler là-dessus, mais nous pensons qu’il est nécessaire qu’à un certain moment, le gouvernement prenne des bonnes décisions pour faire évoluer ce secteur. Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui ont investi dans le secteur mais si on arrive à assainir ce secteur en termes de taxes, nous sommes convaincus qu’il y aura beaucoup plus d’investissements et le gouvernement pourra recouvrir les avantages d’une autre manière. » A indiqué la Directrice Exécutive.
L’ACERD, c’est aussi la formation des jeunes !
L’année 2024 a aussi été riche en formations chez ACERD. Grâce à son partenariat avec l’agence de développement du gouvernement fédéral belge (ENABEL), l’ACERD a, dans le cadre de son programme KinEmploi, mis en place une Académie qui offre une formation de qualité en photovoltaïque, un secteur en plein essor et porteur d’avenir. Un projet ambitieux qui répond aux besoins d’un marché de travail en constante évolution.
« En proposant une formation spécialisée, nous visons à favoriser la création d’emplois durables et de qualité pour les jeunes de Kinshasa. Nous sommes fiers de participer au programme qui s’inscrit pleinement dans notre mission de promouvoir l’industrie des énergies renouvelables et croyons que l’éducation et la formation sont des leviers puissants pour les acteurs du changement dans le secteur des énergies renouvelables en RDC. » a déclaré la Présidente du Conseil d’administration de l’ACERD, Kathia Ajebo.
Au cours de cette rencontre, plusieurs membres fidèles de l’ACERD ont reçu des certificats en vue de démontrer qu’ils sont affiliés à une association congolaise pour les bénéfices et les avancées du secteur de l’énergie. « Les certificats sont donnés à ceux qui contribuent et participent aux activités de l’association et principalement, qui payent leurs cotisations. C’est très important. Nous l’avons décidé depuis les dernières années. » A éclairé Catherine Mukobo.
Sarah MANGAZA