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Discussions autour de l’avant-projet de loi relative à la biosécurité en RDC

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Le Ministère de l’Environnement et Développement durable, en collaboration avec le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) a ouvert, ce lundi 23 septembre 2024 à Kinshasa, un atelier d’échange sur l’avant-projet de la loi relative à la biosécurité, en République démocratique du Congo. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet de renforcement des capacités de mise en œuvre de cadres nationaux Biosécurité en Afrique Australe (SINBF).

La biosécurité est l’ensemble des mesures qui visent à empêcher l’introduction ou la propagation d’organismes nuisibles tels que les virus ou les bactéries sur les plantes et les animaux en dehors de leur aire de répartition d’origine ou dans des nouveaux environnements. Elle fait référence à la sécurité pour la santé humaine et l’environnement, aux organismes génétiquement modifiés et aux organismes pathogènes car un organisme pathogène peut provoquer la maladie chez l’homme et constituer un danger pour l’environnement.

« La biosécurité est un sujet qui concerne tout le monde. C’est parmi les grandes thématiques de l’heure. Si les gens continuent à s’appuyer sur la biotechnologie ancienne, les choses ne marcheront pas par rapport à l’évolution de la population et celle de la science. Pour ça, il faut qu’il y ait des nouveaux laboratoires. S’agissant de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en tant que Scientifique, nous travaillons pour que la population comprenne que ce qui sort de nos laboratoires doit être appuyé par la loi afin de sécuriser nos populations, surtout par rapport à sa demande croissante ». A expliqué la Professeure Virginie Musenga Tshiey, Chargée de Recherches au programme Foresterie et Chercheure à l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomiques (INERA).

La RDC a adhéré au Protocole de Cartagena en février 2005. Aux termes des dispositions de l’article 2 dudit Protocole, les Etats signataires sont invités à prendre un certain nombre de mesures en vue d’en assurer la mise en œuvre au plan national. Parmi ces mesures, l’élaboration d’un cadre juridique devant régir le commerce des produits issus de la biotechnologie moderne revêt une importance capitale. D’où, l’importance de revisiter les textes.

« Notre cadre national a été rédigé depuis 2007. Faute de financement, on ne pouvait rien faire pour sa mise en œuvre. Heureusement, dans le cadre de la SADC, nous avons négocié ce projet SINBF qui va nous aider à la rédaction de la loi sur la biosécurité en RDC. Un projet de loi avait été discuté au niveau du parlement en 2007. Alors, conformément au protocole de Nagoya, cette loi est obsolète. Elle doit être revisitée pour être mise en œuvre. C’est pourquoi nous sommes réunis pour échanger. » A indiqué Guy Mbuma, Chef de bureau biosécurité au bureau de développement durable du Ministère de l’Environnement.

Crainte pour la population sous-informée

La biotechnologie moderne peut s’avérer être à mesure de contribuer à améliorer sensiblement la condition humaine. Cependant, ses effets négatifs potentiels pour la santé humaine, animale et l’environnement, bien qu’à faible risque, provoquent une inquiétude grandissante au sein des populations. Une sensibilisation intense s’impose pour pallier cette situation.   

A en croire la Professeure Virginie Musenga, un grand travail va être fait dans ce sens pour aboutir à de bons résultats. « Les gens pensent que les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) sont nocifs. Non ! Il y a plus d’avantages dans les OGM, pourvu que ça soit régulé. La population se méfie parce qu’elle n’a pas connaissance. Nous y travaillons pour qu’elle comprenne que ceci va répondre à sa demande. Qu’est ce que la population mange ? Comment réguler ? Nous sommes dans la valorisation de nos recherches. Ainsi, il faudra une vulgarisation pour que toutes les couches sociales soient informées et impliquées. Raison pour laquelle, nous devons impliquer les différentes couches de la Société civile dans cette lutte. » A-t-elle martelé.

Notons que cet atelier d’échanges réunit les scientifiques et les juristes.

Sarah MANGAZA

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