A quelques années de l’évaluation de l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD), les pays du sud ne cessent de dénoncer l’indifférence des pays du nord vis-à-vis de leur responsabilité historique. Outre le Kenya, et la République centrafricaine, la RDC est montée à la charge pour marteler sur la nécessité pour la communauté internationale d’apporter aux pays du sud, des moyens financiers conséquents pour leur permettre d’atteindre les ODD d’ici à 2030. C’est ce qui ressort de l’interview que le vice-premier ministre, ministre du Plan et de la coordination de l’aide au développement, Guylain Nyembo a accordé à Environews RDC et Kinshasa télévision, en marge du sommet de l’avenir, à New York.
« C’est bien de dire à tout le monde d’aller vite, mais le financement pose un problème aujourd’hui », a-t-il déploré. « Si vous regardez notre feuille de route des ODD, nous sommes à 77 milliards pour les six ans qui restent. Ça c’est une question qu’il faut régler, parce que le marché des capitaux n’est pas accessible facilement. Il faut que ces pays développés comprennent qu’il faut des mécanismes plus souples pour les pays qui ont besoin des capitaux pour se développer ».
Pour accélérer l’atteinte des ODD, la République démocratique du Congo n’attend pas seulement des financements externes. Le pays compte son ses propres moyens pour financer la réalisation du PDL-145. Guylain Nyembo a précisé que dans les jours qui viennent, des travaux d’envergures seront exécutés dans chaque territoire du pays, pour faciliter aux communautés l’accès à l’eau potable, à l’énergie électrique, et aux soins de santé de qualité.
« Le PDL-145 est un projet accélérateur qui s’inscrit dans le cadre de notre PNSD (Plan national stratégique de développement). Dans le domaine de la santé par exemple, nous voulons avoir des unités complètes au niveau le plus reculé, avec une possibilité d’avoir des médecins spécialistes qui peuvent consulter même à distance », a déclaré Guylain Nyembo.
Le vice-premier ministre, ministre du Plan a révélé que le PNSD revu de la RDC est évalué à près de 94 milliards de dollars américains, et que la République démocratique du Congo s’emploie à mobiliser des ressources internes. Pour cela, des actions sont menées pour renforcer la confiance, lutter efficacement contre la corruption, et améliorer davantage le climat des affaires, afin d’attirer le secteur privé à investir dans les domaines de la vie national, notamment celui de l’environnement et climat.
« Il y a le travail qui se fait sur la feuille de route du climat des affaires qui sera soumis à l’approbation du conseil des ministres », a-t-il révélé.
Il a par ailleurs insisté sur l’obligation des Etats du monde à promouvoir la justice climatique. A l’en croire, il est inacceptable de protéger les forêts et de laisser ceux qui les protègent dans une précarité indescriptible. « Nous ne sommes pas des grands pollueurs, mais nous subissons les conséquences de la pollution des pays industrialisés. Les pays développés doivent comprendre que les pays du sud ont des ressources pour sauver la planète, mais en même temps nous avons des populations qui sont pauvres. Nous voulons que notre économie soit restructurée pour permettre à ces populations de changer leur mode économique et leurs conditions de vie », a-t-il plaidé.
Depuis New York, Alfredo Prince NTUMBA
