Le Comité de pilotage (COPIL) du Fonds National REDD (FONAREDD) s’est réuni le mercredi 27 novembre 2024, à Kinshasa. Tenue pour la première fois depuis l’installation du gouvernement Suminua, cette réunion présidée par le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde avait pour objectif entre autres, de passer en revue les progrès réalisés vers les jalons de la deuxième lettre d’intention signé en 2021 entre la RDC et le CAFI. Mais, aussi de valider six programmes, comprenant le décaissement de leur première tranche, représentant environ 28,5 millions de dollars américains.
« A travers ce programme, nous voulons lutter contre la déforestation mais en jetant un coup d’œil sur le programme du gouvernement. Le gouvernement est engagé dans une réflexion approfondie visant à identifier les stratégies les plus efficaces pour mobiliser des nouvelles ressources climatiques dont l’objectif principal est de financer le développement durable tout en garantissant une transition écologique au niveau national. » A indiqué le Ministre des Finances.
Placée sous le thème, « Forêt de la RDC, poumon du monde : mobiliser et agir pour un développement durable », cette première réunion du COPIL sous le gouvernement Suminua a été aussi une occasion de mettre à jour des ministres récemment nommés, sur le fonctionnement du Fonds et du partenariat qui permet de le financer.
La REDD+ désigne les démarches concrètes engagées et les incitations positives mises en place pour réduire les émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts et favoriser la conservation et le renforcement des stocks de carbone forestier existants, ainsi que la gestion durable des terres et ressources naturelles.
« Dans le cadre de notre partenariat, nous voulons lutter contre le changement climatique mais en même temps améliorer les conditions de vie des populations en RDC. Nous avons mis en place un bon nombre de projets avec l’objectif d’accélérer notre partenariat. Nous voulons protéger les forêts car elles sont d’une importance mondiale. Il y a aussi des projets qui visent à mettre fin à la consommation du bois énergie. Je suis ravie qu’on ait atteint la moitié de jalons avant la fin de cette année pour les résultats majeurs. » A confié l’Ambassadrice du Royaume-Uni, Alyson King.
Pourtant, lors du précédent COPIL, il avait été affirmé que le décaissement des fonds devrait suivre la signature de la deuxième lettre d’intention RDC-CAFI en 2021. Mais, jusqu’à ce jour, un faible taux de décaissement a été constaté pour la RDC. Chose qui a des effets sur les indicateurs préalablement définis dans le cadre de ce financement.
« Nous sommes un peu déçu qu’on ait pu retenir seulement six projets sur huit qui étaient envisagés. Nous aurons d’autres réunions et on espère que ça évoluera. On veut accélérer l’implémentation des projets. Il y avait beaucoup de questions internes avec les structures telles que FONAREDD qui restent encore à résoudre mais le Ministre de Finances a aussi assuré que la RDC est engagée à contribuer et accélérer le recrutement afin que le FONAREDD soit capable d’absorber les fonds déjà promis. » A rassuré l’ambassadrice du Royaume-Uni.
La RDC, un pays à haut couvert forestier après le Brésil, prend conscience du rôle crucial que jouent ses grandes forêts dans la régulation climatique mondiale. En même temps, ses forêts sont l’objet des menaces de déforestation et de dégradation. C’est dans cette optique que le pays s’est officiellement engagée en janvier 2009 à rejoindre les efforts de la REDD+ et contribuer ainsi aux efforts globaux de lutte contre le changement climatique. Grâce au financement de ces partenaires, la RDC a passé trois ans dans la phase de préparation à la REDD+, soit 2010 – 2012, avec comme objectif de construire des bases solides de la Stratégie Nationale REDD+ devant engager le pays dès que possible, dans le système REDD+ international. D’où, la détermination du gouvernement à améliorer les conditions des vies des congolais.
Notons que cette réunion du COPIL a connu la participation du Ministre d’État à l’Aménagement du territoire, du Ministre des Ressources hydrauliques de l’Énergie, du Directeur de Cabinet du Ministère de l’Environnement du du développement Durable ainsi que des représentants des ministères de l’Agriculture, des Affaires foncières, du représentant du Directeur de Cabinet du Chef de l’État et de la société civile, de corps diplomatiques représentant le Conseil d’administration CAFI, dont les ambassadeurs du Royaume-Uni, de la France, de la Suède, ainsi que ceux de la Norvège et des Pays-Bas.
Sarah MANGAZA