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22ème Congrès de l’AAEA, le secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique requiert des efforts supplémentaires

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Le vingt-deuxième Congrès de l’Association africaine de l’Eau et l’Assainissement (AAEA) s’est ouvert ce dimanche 16 février 2025, à Kampala, la capitale ougandaise. Les représentants des 43 pays africains réunis à ces assises ont été unanimes sur le fait que le secteur de l’eau et de l’assainissement requiert des efforts supplémentaires pour que toutes les populations aient accès à l’eau potable. Un accent a été mis sur la gestion de la qualité de l’eau et de l’assainissement en Afrique, dont la force repose sur des partenariats solides et innovateurs en vue des solutions durables dans le secteur.

Placé sous le thème, « eau et assainissement pour tous, un avenir sûr pour l’Afrique », ce congrès a pour but, le partage d’expériences et des compétences entre les différents acteurs en vue de trouver des solutions aux défis auxquels le continent est confronté, et favoriser l’atteinte de l’agenda 2063 de l’Union Africaine qui vise à faire de l’Afrique un endroit prospère.

Selon les Objectifs de Développement Durable (ODD), tout le monde doit avoir accès à l’eau potable d’ici 2030. Or, il ne reste plus que 5 ans pour que cette échéance s’écoule. Cela signifie que toutes les personnes réunies au sein de l’AAEA doivent redoubler d’efforts en vue d’atteindre ces objectifs avant 2030. Raison pour laquelle, plusieurs acteurs ayant pris conscience, ont pris l’engagement de transformer le futur de l’Afrique en matière de l’eau et de l’assainissement.

« A ce jour, nous sommes un réseau où l’expérience, l’expertise et les passions se conjuguent pour transformer les défis en opportunités grâce à nos programmes de renforcement des capacités des acteurs engagés ; la gestion de la qualité de l’eau. Nous nous félicitons pour plusieurs chantiers majeurs entamés cette année. Un plan stratégique élaboré est au cœur de nos actions. Nous vous invitons donc à rejoindre cette aventure et devenir des acteurs incontournables de changement. Continuons à écrire ensemble les pages d’un avenir plus radieux pour notre continent. » A indiqué François Olivier Gosso, directeur exécutif de l’AAEA.

La Représentante du Président Ougandais à ces assises, Rukia Nakadama, troisième vice-premier Ministre du Gouvernement ougandais, a félicité le ministère de l’Eau et de l’Environnement pour son engagement dans la préparation de ce congrès. Ce pays hôte dont l’expertise organisationnelle est avérée pour avoir accueilli ces assises à trois reprises. La troisième vice-premier Ministre du gouvernement Ougandais a estimé que c’est une opportunité pour réfléchir sur l’importance de l’eau et l’assainissement dans la croissance économique des pays mais aussi une occasion pour mettre en place des idées innovatrices de développement, avant d’interpeller sur les potentialités que regorge l’Afrique.

« L’Afrique a des cours d’eau qui fournissent l’eau d’à peu près 30,6 km2, des rivières, des océans, le fleuve Congo … mais l’Afrique continue de manquer l’eau potable. Plusieurs personnes, environ 779 millions sont touchées par ce déficit. Ces chiffres devraient interpeller. Nous devons nous demander ce que nous devons faire pour sortir les populations de cette situation. Nous devons donc réfléchir sur la mobilisation des ressources en vue de solutions durables. Je félicite l’AAEA pour la création de l’académie. » A-t-elle interpellé.

A côté de l’Ouganda, il y a la Côte d’Ivoire qui a eu le privilège d’accueillir le 21ème congrès. Pour le représentant du Gouvernement ivoirien à ce congrès, Laurent Tchagba, ministre des Eaux et Forêts, les défis à relever sont la mise en place des mécanismes de financements pour pallier le déficit de l’eau car, l’eau et l’assainissement sont indispensables pour nos pays.

« J’encourage l’AAEA et j’interpelle les dirigeants à mettre en place des politiques concrètes pour mettre fin aux problèmes de l’eau et de l’assainissement. Nous devons instaurer la gestion durable des ressources en eau et adopter le partage équitable. J’invite donc la communauté internationale à considérer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit fondamental et à garantir la disponibilité des ressources en eau à tous, en instaurant un mécanisme de financement pérenne pour le développement des services d’eau et d’assainissement ; créer des mécanismes de suivi rigoureux des engagements pris par les uns et les autres mais aussi et surtout, lutter contre le gaspillage. C’est aussi une manière efficace de préserver nos ressources. » A-t-il insisté.

Les populations les plus vulnérables sont-elles mises à profit ?

Les populations africaines continuent à faire face à un déficit en matière d’accès à des services d’eau potable. Cette 22ème édition offre donc une opportunité pour retrouver les décideurs politiques, les experts, les techniciens et les partenaires afin d’échanger et reconstruire des solutions efficaces. Ce congrès mettra en exergue d’une part, des innovations indispensables et d’autre part des solutions des financements pour réduire le déficit d’accès à l’eau. Ceci requiert un développement de la communication pour faire connaître aux populations tout ce qui est fait. 

Selon les partenaires financiers de l’AAEA, il est également important de penser à la réduction des coûts d’accès à l’eau potable, afin de permettre aux populations vulnérables de bénéficier. « C’est avec un grand plaisir que nous avons accepté de sponsoriser cet événement. Depuis 10 ans nous ne cessons de remarquer que le nombre de personnes en besoin d’eau ne cesse de s’accroître. Relever les défis nécessite des mesures extraordinaires. Cela en appelle à des partenariats et des expertises dans le secteur. Ce sont les ingrédients les plus efficaces pour faire face aux défis. Il faut des stratégies adaptées pour protéger les populations vulnérables. Pour y arriver, il faut valoriser les ressources en eau et penser à la réduction des coûts. » A indiqué Anise Sacranie, Directrice principale de la Compagnie Water Access Grundfos.

L’ouverture de ce congrès a également été marquée par le lancement numérique de l’académie créée par l’AAEA. Elle a la capacité de transformer les systèmes des eaux et renforcer les capacités à travers le continent.

Ce grand rendez-vous de questionnement et des solutions durables a donné naissance à quelques propositions de stratégies à mettre en place dès maintenant pour pallier les déficits en eau et à l’assainissement. Quelques-unes des solutions sont : la décentralisation de la gestion de l’eau ; la limitation de l’exode rural ; la création des initiatives qui impliquent les communautés locales ; la création des politiques qui mettent à jour la gestion des populations ; la mobilisation des ressources ; l’amélioration de la qualité des ressources en eau et investir dans le capital humain. Cela permettra de relever quelques défis tels que le manque d’engagement des parties prenantes et l’accaparement de la gestion par les politiques. 

Après l’ouverture officielle de ce 22 e Congrès, les participants ont procédés à la visite des stands où
plusieurs organisations exposent leurs activités, témoins de leur engagement dans ce secteur.

Notons que ce 22e Congrès réunit différents acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement dont les chercheurs, les scientifiques, les boursiers de l’AFWASA, y compris des jeunes engagés dans ce secteur. Une délégation des jeunes venus de Lubumbashi dans le Katanga et Goma, dans le Nord-Kivu en République démocratique du Congo prend également part à ces travaux.

Depuis Kampala, Sarah MANGAZA

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