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Une étude du CIFOR-ICRAF pour aider les exploitants forestiers à valoriser les ouvertures créées par leurs activités

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Les sociétés forestières industrielles exerçant dans les pays du bassin du Congo pourront désormais compter avec la science pour recouvrir (reboiser) les ouvertures créées par les activités d’exploitation. Une étude du CIFOR-ICRAF menée au Cameroun a analysé minutieusement les comportements des espèces dans les différents types d’ouvertures et trouées d’abattage. Les résultats préliminaires de cette étude ont été présentés lors d’un événement parallèle organisé à Brazzaville, le mercredi 03 juillet.

Selon les scientifiques, il existe plusieurs sortes d’ouvertures souvent provoquées par les activités d’exploitation industrielle du bois d’œuvre. Il s’agit notamment des ouvertures provoquées par la création des routes, des zones d’entreposage (parc à bois), des trouées d’abattage ou la zone où l’arbre est tombé, les zones dégradées, etc. A ce jour, pour la plupart des essences ligneuses, les méthodes sylvicoles sont encore mal connues, faute de plusieurs informations sur leur écologie.

« Nous essayons de cibler ces espaces là et aider nos partenaires techniques à répondre à l’obligation légale de mener leurs activités de plantation », a informé Achille Biwole, chercheur au CIFOR-ICRAF, et professeur à l’Université de Douala.

Plus de 60 espèces de bois d’œuvre sont exploitées en Afrique centrale, pour leur valeur économique. 10% de ces espèces font l’objet d’une pression intensive, ce qui fait que le potentiel pour garantir l’exploitation à long terme de ces espèces diminue au fil du temps.

« Nous ciblons ces espèces soit pour leur valeur économique, soit pour leur valeur patrimoniale qui servent aux populations locales pour divers services. Nous essayons de mieux comprendre les conditions dans lesquelles on peut conduire leur plantation dans ces milieux forestiers », a-t-il ajouté.

Les scientifiques mènent cette étude sur une trentaine d’espèces, dans les différentes zones déforestées. Les premiers résultats des analyses démontrent que certaines espèces présentent un développement très intéressant avec une grande vitesse de croissance. C’est le cas du Limba (Terminalia superba).

« Nous avons constaté que dans les trouées d’abattage, le Limba est une espèce qui présente le meilleur développement. Nous aurons tendance à recommander cette espèce pour ce type de milieu. Par contre, dans les espaces un peu plus grands (300 à 500 m2) d’ouverture, il y’a au moins 7 espèces qui se comportent mieux. Il y’a le Limba, l’Iroko, le Padouk , le Moabi, etc. », a informé Monsieur Biwole.

Pour les zones dégradées, les résultats sont encore en cours d’analyse. Par ailleurs, les scientifiques évoquent les difficultés liées aux comportements de ces espèces et les facteurs qui les aident à mieux s’adapter dans ces milieux. « On essaie de reproduire les quantités de lumière que les espèces reçoivent en forêt dans des petites cages que nous avons aménagées. On contrôle la quantité de lumière qui entre dans chaque case, ça nous permet de mieux comprendre quelles espèces se développent mieux avec quel dosage de lumière. Sur la dizaine d’espèces qu’on étudie, on peut les regrouper en 4 catégories. Celles qui ont beaucoup plus de lumière soit,  +60% de lumière pour une bonne croissance », a précisé le scientifique.

Par contre l’espèce comme Mukulungu (Autranella congolensis), a besoin de presque 10% de lumière pour se développer. Avec toutes ces informations scientifiques, les entreprises forestières ont désormais des choix éclairés sur les espèces à utiliser et les conditions dans lesquelles elles doivent l’être dans la valorisation des ouvertures créées par leurs activités.

Depuis Brazzaville, Alfredo Prince NTUMBA

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