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Entre 2018 – 2023, le bassin du Congo n’a mobilisé que 7% de l’aide publique internationale

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Une étude récente du CIFOR-ICRAF révèle un déséquilibre frappant dans l’allocation de l’aide publique internationale destinée au secteur forestier et environnemental. Entre 2018 et 2023, le bassin du Congo n’a attiré que 7% de cette aide, comparativement à 39,7% pour le bassin amazonien et 28,7% pour celui de l’Asie du Sud-Est. Bien que ce chiffre représente une augmentation de 50% par rapport à la période 2008-2017, il souligne une disparité significative. La République démocratique du Congo se distingue comme le principal bénéficiaire en Afrique centrale, captant 52% de l’aide régionale, suivie du Cameroun (10,7%), du Rwanda (8,9%) et du Tchad (8,8%). Ces résultats, publiés en mars 2025, ont été présentés lors de la FOMADECIE-BC à Brazzaville.

« Nous avons initialement publié une étude sur les flux financiers en 2018, axée sur l’aide publique internationale vers le secteur forestier et environnemental en Afrique centrale. Il était crucial de mettre à jour ces chiffres cinq ans plus tard », explique Richard Eba’a Atyi, expert au CIFOR-ICRAF.

L’étude révèle qu’entre 2008 et 2022, l’Afrique centrale a mobilisé environ trois milliards de dollars américains d’aide publique international pour ce secteur, représentant 16%. La période 2018-2023 a été particulièrement fructueuse, avec une répartition presque égale entre les sources bilatérales (pays développés) et multilatérales (Banque Mondiale, Fonds Vert pour le Climat, etc.). On note une légère augmentation des sources bilatérales, et une accélération notable des financements à partir de 2021, suite aux annonces de Glasgow. Les cinq principaux donateurs identifiés sont l’Allemagne (23%), l’Union européenne (19%), le FEM (12%), la Banque Mondiale (9%) et les États-Unis (9%), auxquels s’ajoutent la France, la Norvège et d’autres institutions.

« L’aide publique internationale est le résultat de négociations. Les donateurs qui souhaitent investir dans la conservation de la biodiversité ou la régulation du climat demandent des estimations et des garanties quant à l’utilisation de ces fonds » précise Richard Eba’a Atyi.

Les financements ciblent principalement la conservation de la biodiversité, la politique environnementale et forestière, ainsi que le renforcement administratif. L’étude souligne la nécessité d’une meilleure coordination entre les donateurs pour maximiser l’impact et éviter les redondances. Les États d’Afrique centrale doivent mieux structurer leurs demandes pour attirer davantage de financements.

Les scientifiques recommandent un renforcement de la coopération régionale, une stratégie environnementale unifiée, et une participation collective aux discussions mondiales sur les forêts, le climat et la biodiversité. L’existence d’organisations sous-régionales comme la COMIFAC est considérée comme un atout majeur.

Enfin, les décideurs politiques sont encouragés à solliciter une augmentation des fonds alloués à l’Afrique centrale, en s’appuyant sur la tendance positive observée et en encourageant de nouveaux donateurs.

Alfredo Prince NTUMBA

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