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Pour le REPALEAC, l’afforestation doit tenir compte des réalités et valeurs socioculturelles des peuples autochtones

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Tous les programmes et projets d’afforestation, reforestation et ou reboisement sont exécutés sur des territoires appartenant aux communautés locales et aux peuples autochtones. Pour cela, il est impératif que la prise en compte du CLIP soit de mise dans le développement de tous ces programmes. Il faut également renforcer les capacités techniques et financières des peuples autochtones pour espérer réussir les différentes initiatives. C’est en ces termes que s’est exprimé le coordonnateur régional du REPALEAC (Réseau des Peuples Autochtones et Communautés Locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale), lors de l’ouverture de la CIAR, à Brazzaville.

« Notre message à cette conférence est une interpellation pour limiter la déforestation. La déforestation a un impact négatif sur la survie et les moyens de subsistance des communautés autochtones.  Il y’a des espèces forestières qui sont en voie de disparition à cause de la déforestation », a indiqué Joseph Itongwa, coordonnateur régional du REPALEC. « Les espèces à reboiser doivent aller dans le sens des cultures, des valeurs et des moyens de subsistance des peuples autochtones ».

Pour ce réseau des peuples autochtones, le reboisement doit tenir compte des réalités et des espèces qui ont de la valeur socio-culturelle, et alimentaire de ces peuples. L’afforestation doit rapprocher les communautés et non les éloigner de leurs terres. Ainsi la question des droits fonciers communautaires doit scrupuleusement être respectée, si l’on doit réellement réussir.

« Nous avons aussi passé le message au sujet des retombées de tous ces projets de reboisement. Nous avons insisté sur le fait que tout ce qui sera fait le soit en privilégiant les sauvegardes pour l’intérêt des peuples autochtones. Qu’on se rassure que les projets et programmes seront exécutés sans s’accaparer des territoires de ces peuples », a insisté Joseph Itongwa.

Dans un panel axé sur la promotion du CLIP et les questions climatiques, les REPALEAC a mis en exergues les défis et opportunités de l’afforestation pour les peuples autochtones d’Afrique centrale. A l’en croire, les différents engagements pris par les Etats dans la lutte contre la désertification, la protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique présentent des opportunités inouïes pour les communautés locales et les peuples autochtones. Cependant, la plus grande question reste celle de savoir, comment ces opportunités seront bénéfiques aux peuples autochtones sans renforcer leurs capacités, ni sans les responsabiliser ?

« Il est important que tous les programmes qui seront exécutés dans le cadre de l’afforestation renforcent les capacités des communautés autochtones.  Mais surtout, tenir compte des efforts de ces communautés dans la conservation.  Nous avons des APAC (Aires et de territoires conservés par les peuples autochtones et les communautés locales), nous avons aussi les expériences que les structures mettent en place dans les reboisements axé sur les espèces sauvages et indigènes pour maintenir les moyens de subsistances des peuples », a plaidé Monsieur Itongwa.

Dans une session parallèle organisée le mercredi 03 juillet, à Brazzaville, les représentants de structures à la base du REPALEAC ont partagé des expériences à succès qui sont réalisées dans les milieux naturels.   

« Je suis venu partager les expériences des femmes autochtones rurales dans le cadre de la protection de l’environnement. Ces sont des expériences sur la domestication des espèces indigènes, indispensables pour la survie des communautés autochtones et locales », a révélé Taylor Muhuzima, sensibilisateur communautaire de la RDC.

Grâce à leurs connaissances endogènes, ces organisations et structures du REPALEAC ont réussi à domestiquer les arbres à chenilles, et autres espèces productives des champignons comestibles. Des expériences qui peuvent être mises à contribution dans la mise en œuvre des projets et programmes d’afforestation.

Notons que toutes ces activités organisées par le REAPLEAC en marge de la première conférence sur l’afforestation et le reboisement ont été rendues possibles grâce notamment au financement de l’Agroécologie Fund.

Depuis Brazzaville, Alfredo Prince NTUMBA

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