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Le COPIL adopte le Plan de Travail et Budget Annuel de plus 10 millions de dollars pour le PIREDD Plateaux

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Le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) a été adopté à l’unanimité ce vendredi, 1er novembre 2024 à Inongo, dans la province du Maï-Ndombe, à 423 Km de la ville province de Kinshasa. C’était au cours de la première réunion du Comité de Pilotage (COPIL) du projet PIREDD Plateau de Maï-Ndombe. Cette réunion a rassemblé tous les membres du COPIL en vue de décider sur les trois prochaines années de ce projet en faveur des communautés locales.

Son objectif est de mettre en place des bases solides pour faciliter l’appropriation et le suivi du projet par les parties prenantes, afin de la réussite des objectifs dudit projet. Au cours de ces assises qui ont permis de faire le point sur les différentes activités qui auront lieu, le gouverneur de la province du Maï-ndombe et président du COPIL, Nkoso Kevani a tenu à appeler toutes les parties prenantes à la responsabilité en vue d’une réussite complète de ce projet pour le bien-être de tous.

« Le Maï-ndombe est une province pilote en termes de faisabilité du programme REDD+. Surtout avec cette première expérience de la vente de crédit carbone dans notre pays. Nous sommes dans un processus de protection de nos forêts, voilà pourquoi nous appuyons toutes les initiatives qui viennent dans le sens de consolider cet acquis. Nous aimerions que les objectifs assignés dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet soient atteints. Prenant conscience du fait que nous avons des atouts importants pour mettre en place un modèle digne et durable de développement vert, nous avons pris l’engagement de faire de notre province un modèle. » A déclaré le Gouverneur de Maï-Ndombe.

La République démocratique du Congo est engagée dans le processus de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) depuis l’an 2009. En novembre 2012, le Gouvernement a validé la stratégie cadre nationale REDD+ en Conseil des Ministres. Cette stratégie promeut une gestion et une utilisation durable des terres en vue d’adresser de façon intégrée les divers moteurs de la déforestation et de la dégradation des forêts en vue de stabiliser le couvert forestier tout en assurant la croissance économique, l’augmentation des revenus des populations et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Grâce à son programme de paiement pour service environnementaux, le Fonds national REDD entend jouer un rôle important dans le succès de ce projet. « Le FONAREDD est véritablement engagé à accompagner tous ces projets de gestion durable des terres. Le PIREDD plateaux est la consécration du 1er programme développé avec la Banque mondiale. Le CAFI est donc prêt à accompagner ce processus dans son volet financement », a rassuré Bavon Nsa Mputu, Secrétaire Exécutif National du FONAREDD.

La province de Maï-ndombe n’est pas épargnée par la déforestation due à l’accroissement de l’exploitation forestière artisanale, l’exploitation illégale de bois d’œuvre et de l’agriculture itinérante sur brûlis. Cette réunion était donc une occasion de faire un plaidoyer auprès de partenaires techniques et financiers afin que cette province parvienne à orienter son économie verte vers une croissance verte durable dans l’agriculture, la pêche, l’aquaculture et l’élevage.

« L’UNOPS va accompagner ce projet pendant 3 ans. On est très content qu’il ait bien démarré ; que la planification ait été bien faite. On a enregistré les risques et les leçons acquises la fois passée avec le PIREDD du Mai-Ndombe nord. Alors je crois que nous allons bien commencer celui-ci. » A indiqué Farhad Abdollahyan, Senior project manager.

Pour sa part, WWF s’est engagé à faire réussir ce projet en gérant plus efficacement les ressources naturelles afin de réduire la pauvreté dans cette partie du pays. « Ces assises représentent l’organe stratégique le plus élevé de l’orientation du projet que va exécuter le WWF en collaboration avec les agences locales d’exécution, sous la supervision de l’UNOPS, avec le financement du Fonds CAFI FONAREDD. Vous vous souviendrez qu’en 2016-2019, sous le financement de la Banque Mondiale, ce projet avait ciblé 4 territoires : Mushi, Yumbi, Kwamouth et Bolobo connu sous le nom de PIREDD Plateau. Cette phase connaîtra une gouvernance un peu différente du projet passé car il faudra capitaliser tous les acquis. Le WWF jouera le rôle de coordination du projet pour assurer une meilleure appropriation au niveau local et assurer sa durabilité. » A précisé le Directeur National de WWF, Laurent Some.

Les attentes des communautés

Les communautés de Maï-ndombe attendent de cette 2e phase des actions plus concrètes que celles de la 1ère phase, en vue d’une amélioration du train de vie quotidien. Cependant, elles ont également une grande part de responsabilité dans la réussite dudit projet. Cela passe par son implication dans le déroulement du PIREDD Plateau.

« Nous voulons l’émergence de notre province. La fois passée nous n’étions pas concerné. Mais cette fois-ci nous avons été associés. Donc nous ferons le suivi de toutes les activités qui se feront. » A confié Lambert Impenge, Membre de la nouvelle société civile de Maï-Ndombe. « La population ne peut qu’être très fière, très contente de ce projet du fait qu’au niveau du gouvernement central c’est la province du Mai-Ndombe qui a été retenue. Etant donné que nous sommes à côté de l’Equateur là où il fait très chaud, la préservation de nos forêts va aider à atténuer la chaleur. » A estimé Gertrude Nkiere, membre du Secrétariat technique du COPIL. « Le développement des filières telles que le cacao, l’huile de palme, le café fera bénéficier les communautés. Cependant, il y a leur part de responsabilité. Elles doivent s’approprier ce projet en voyant ce qu’il propose. » A renchéri Alain Mbembe, Coordinateur du COPIL.

Le PIREDD Plateau prévoit de produire 11.112 tonnes de braise appelé communément makala. Un concept qui peut prêter à confusion vu sa mission première de protéger les forêts. « Nous parlons d’exploiter le makala de manière durable. Cela signifie exploiter le produit issu du reboisement parce que la totalité de makala actuel est issue des forêts naturelles. Les gens abattent tout pour ça. Mais ce que nous ferons est issu de la première phase du projet. On a planté des acacias ; cela sera produit de manière durable après une formation. C’est comme le projet que nous avons à l’est : Eco makala c’est-à-dire issu du reboisement. C’est ça la nuance. » A éclairé Laurent Nsenga, Chef de Programmes Lacs Tumba et Maï-ndombe au WWF.

Notons que ce projet est basé sur 7 piliers à savoir : l’aménagement du territoire, la sécurisation foncière, l’exploitation agricole et forestière durable, la compensation des effets négatifs de l’exploitation forestière, la protection de l’accès à une énergie durable, la maîtrise de la croissance démographique et l’amélioration de la gouvernance. Son coût est de 10 millions 900 mille dollars américains.

Sarah MANGAZA

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