La troisième réunion du Comité de pilotage (COPIL) du Programme d’appui à la mise en valeur durable des zones de savanes et des forêts dégradées (PSFD) a eu lieu ce lundi 2 décembre 2024, à Kinshasa. Cette réunion avait pour but d’évaluer les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de ce programme. Au cours de cette réunion, les membres du Copil ont examiné les documents relatifs à l’exécution des recommandations des deux précédents Copil, à l’exécution du Projet de Travail et Budget Annuel (PTBA) 2024 et à la proposition du PTBA 2025, assorti de son plan de passation des marchés ainsi que les aspects financiers liés à la deuxième tranche de financement. Cette réunion a également été un cadre pour les animateurs du PSFD de plaider pour les 8 millions restants de son financement, sur les 15 millions prévus pour la mise en œuvre dudit projet.
Les discussions ont porté sur plusieurs points, entre autres, l’élargissement dudit projet dans d’autres provinces. « A l’issue de la réunion, le Copil a adopté les résolutions suivantes : le comité prend acte des progrès réalisés dans l’exécution des recommandations des deux précédents COPIL. Ainsi, il recommande que les progrès soient évalués et présentés en termes de pourcentage pour se fixer des deadlines et des objectifs assignés, la mise à jour du Manuel de Procédure Opérationnel (MPO), la mise en place dans l’immédiat d’une commission ad-hoc chargée d’étudier et d’analyser le MPO et de soumettre les conclusions au COPIL pour validation et la mise en place de mesures de sauvegarde environnemental et social par le PSFD. » Souligne le communiqué final.
Un sujet de réjouissance pour le Ministère de l’agriculture dont la mission est d’assurer une sécurité alimentaire durable à tous les congolais. Ainsi, il a saisi l’occasion pour demander au PSFD de mettre en œuvre toutes les recommandations issues de ce COPIL.
« Le Ministre d’Etat se réjouit de la vivacité des discussions et des échanges et encourage la mise en exécution des recommandations. Ce programme est inscrit dans une logique de développement durable inclusif et intégré visant à préserver nos écosystèmes tout en répondant aux besoins actuels de nos communautés rurales. Ces objectifs ne sont pas irréalisables car essentiels pour l’avenir du pays. Bien que les résultats actuels soient encore modestes, les perspectives de rattrapages existent et nous permettront d’atteindre les objectifs escomptés dans les meilleurs délais. » A indiqué le représentant du Ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et Sécurité alimentaire à cette réunion, Jacques Lutaladio, Directeur de Cabinet.
Le PSFD a pour objectifs d’améliorer la situation socio-économique des paysans, d’atténuer l’exploitation de ressources forestières en vue de contribuer à la stabilisation du couvert forestier d’ici 2030 ; de promouvoir des pratiques agricoles durables afin de réduire la pression sur les forêts, soutenir les communautés rurales à travers 26 projets d’alliances productives et 6 projets d’innovations agricoles. Le PSFD a 2 zones d’interventions prioritaires à savoir, les provinces de Tshopo et de Kwilu. Un projet qui pourra donc contribuer efficacement à la lutte contre la faim en République démocratique du Congo dans les jours à venir.
« Nous sommes venu soumettre le plan de travail budgété pour 2025 et faire rapport des activités que nous avons menées en 2024 pour avoir une validation du Comité de pilotage. C’est un exercice requérant. Le programme est de 15 millions de dollars américains mais nous n’avons pu décaisser que 51% du budget global. Nous avons besoin de 8 millions de dollars pour poursuivre ce programme en 2025. En ce qui concerne la lutte contre la faim, pour le moment nos assignations sont très faibles. 2721 hectares de toutes les cultures confondues ont déjà été réalisés et des pépinières de plus de 3611 hectares. Nous pensons obtenir la subvention additionnelle pour atteindre au moins 12 mille hectares, qui est notre objectif initial. Pour le moment, nous n’avons que 7000 hectares et avons financé plus de 4000 agriculteurs producteurs. Je crois qu’au fur et à mesure que nous avançons, le projet va étendre les zones d’intervention par rapport au volume des subventions accordées. » A indiqué le Coordonnateur du PSFD, Willy Makiadi.
Au cours de cette réunion, le Coordonnateur du PSFD a présenté l’incapacité du programme à faire face à ses engagements faute de moyens financiers conséquents. Ainsi, il insiste auprès des parties prenantes pour obtenir le décaissement de la seconde tranche du financement initial afin de lui permettre d’atteindre les objectifs qu’il s’est assignés. Ces ressources financières additionnelles permettront de percer en 2025 et atteindre les cibles initiales du programme.
« Nous pouvons nous réjouir de cette dynamique très positive de ce programme. Mais l’enjeu est maintenant de préserver cette dynamique pour éviter de gripper la machine. Il y a aujourd’hui des enjeux très importants en ce qui concerne les prochaines étapes du programme. Le décaissement de la seconde tranche évoqué par le Coordonnateur du PSFD est un enjeu de survie pour ce programme. Ça serait dommage de voir ce programme être bloqué compte tenu de l’ensemble des efforts et de l’engagement de tous. Je remercie le Ministère de l’agriculture dont l’appui sur ce projet n’a jamais fait défaut. C’est grâce à cet appui et à la qualité de la collaboration que nous pouvons nous féliciter des bons résultats que ce projet obtient. C’est un projet dont la mise en œuvre est jugée satisfaisante. » a interpellé le représentant de l’Agence Française pour le Développement (AFD) à cette réunion, Jean Marc Kadjo, responsable du pôle Infrastructure, Energie et biodiversité de l’AFD RDC.
Le Fonds National Redd+ (FONAREDD) en tant qu’outil de mobilisation des financements a pour sa part rappelé au PSFD qu’il attend une quantité de demandes, conformément aux recommandations du Secrétariat FONAREDD-CAFI pour lever les conditions relatives au décaissement de la seconde tranche attendue. Néanmoins, il a rassuré que ce dossier a été inscrit parmi les priorités.
« Nous sommes conscients des enjeux liés à l’évolution de ce projet. Le traitement de ce dossier est en cours. Si le processus poursuit son cours normal, le décaissement pourra être effectif avant le 15 décembre. Suivant la vision de la stratégie nationale REDD+ approuvée en 2022, nous contribuons par une offre de service améliorée, avec l’approbation des exploitants et PME agricoles, la préservation des pratiques durables de mise en œuvre de terres, savanes et forêts dégradées afin de consolider les économies locales et maintenir les paysages forestiers pour atténuer la pression sur les ressources forestières. » A promis le Responsable de gestion et chargé du portefeuille au FONAREDD, le Professeur Cédric Ilunga.
Une occasion de plus pour le Ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et Sécurité alimentaire de solliciter l’appui des partenaires. « L’approche du programme d’appui à la mise en valeur des savanes et forêts dégradées repose sur des partenariats solides entre le secteur public et privé, les organisations paysannes et les alliances d’intérêts général. Ce projet permet à tous les secteurs et petits producteurs d’œuvrer ensemble pour le développement agricole et rural durable. Ce programme constitue également une passerelle solide entre le ministère de l’agriculture qui travaille sur l’utilisation des facteurs environnementaux. Le ministère s’efforce de produire de manière durable sans détruire les écosystèmes. Nous sollicitons auprès du FONAREDD une étroite collaboration. » A indiqué le Dircab Jacques Lutaladio.
Notons que le PSFD a vu le jour en 2019, année de la signature de la convention de financement, mais son démarrage a été fait en novembre 2021 et les activités ont été lancées en juin et juillet 2022. L’approbation du (PTBA) 2025 est conditionnée par le partage de tous les documents de présentation au Secrétariat FONAREDD-CAFI dans un délai de 5 jours, afin qu’il y prenne acte et y émette des avis. Le COPIL reste l’instance réglementaire et décisionnelle clé pour le programme, conformément au cadre conventionnel et légal en vigueur. Il a la mission de prendre des décisions qui permettent au programme d’avancer.
Sarah MANGAZA