15 juillet 2022 -15 juillet 2023, 1 an jour pour jour, depuis que le Président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo communiquait au cours d’un conseil des ministres, sa vision d’une société congolaise inclusive fondée sur l’égalité des chances et la protection de tous, particulièrement celle des personnes qui vivent avec handicap (PVH). Le Chef de l’Etat y est revenu au cours de la réunion du Conseil des ministres de vendredi 14 juillet 2023, pour engager le gouvernement à finaliser le cadre organique et fonctionnel prévu, destiné à accompagner la mise en œuvre d’un instrument juridique de haute portée sociale.
A en croire le compte rendu de ce rendez-vous hebdomadaire du conseil des ministres, il s’agit de l’implémentation, la vulgarisation et l’appropriation par les acteurs publics et privés de la loi organique n° 22/003 du 3 mai 2022 portant protection et promotion des droits de la personne vivant avec handicap en RDC.
“La Ministre Déléguée en charge des personnes avec handicap a été instruite de travailler, sous la supervision du Premier ministre, avec le concours des Ministres de la Communication et Médias, ceux du Budget et Finances, afin de mettre en place une stratégie nationale visant la vulgarisation et l’appropriation de cette loi organique par les acteurs publics et privés à travers le pays.” Indique le compte rendu dudit conseil.
La vulgarisation de cette loi pourra permettre à toute la population de la RDC en général et celle de la ville province de Kinshasa en particulier, de valoriser les personnes avec handicap, en les traitant comme des personnes humaines à part entière. Cela, en famille, dans les milieux scolaire et professionnel et même dans la rue. ” Parfois j’ai comme l’impression de ne pas exister. J’aime bien travailler mais à chaque fois que je demande un travail, on me demande si je ne vois pas l’état dans lequel je me trouve. Pourtant, moi je pense qu’il n’est pas commode de quémander.” S’est indignée une femme avec handicap, la trentaine révolue.
Pourtant, vivre avec handicap ne signifie pas forcément être incapable de travailler. Ces personnes méritent de participer au développement du pays. Par conséquent, elles doivent faire partie de tous les secteurs de la vie.
” Dans le même sens, le Vice-premier ministre en charge de la fonction publique, modernisation de l’administration et innovation du service public, en collaboration avec la Ministre déléguée en charge des personnes avec handicap, devrait parachever le parcours administratif relatif à l’opérationnalisation du Secrétariat Général des personnes avec handicap et autres personnes vulnérables dans toutes les administrations.” A ajouté ledit compte rendu.
Il n’existe pas la facilitation des personnes vulnérables à tous les niveaux, en RDC. Chose qui choque plus d’une personne. ” J’ai été admise en salle d’opération dans un hôpital public de Kinshasa pour qu’on place un plâtre sur ma jambe cassée. Après cette opération, le Médecin qui me soignait me dit que je devrais me débrouiller pour quitter cette salle et rentrer chez moi sans poser mon pied au sol. Pourtant, avec toutes ces factures exorbitantes que nous payons dans ces hôpitaux, l’Etat doit disponibiliser des chaises roulantes pour les patients.” S’est plainte une patiente rencontrée dans l’un des grands hôpitaux publics de Kinshasa, avant de nous narrer un autre fait vécu â l’aéroport international de N’djili, avec sa jambe fracturée. ” Je devrais voyager le mois passé, avec ma fracture. J’arrive à l’aéroport, en boitant mais j’ai été contrainte de mener toutes les démarches comme tout le monde, malgré mes douleurs, jusqu’au pied de l’avion. Curieusement, quand je suis arrivée au pays de la destination, à l’extérieur, j’ai été accueillie avec une chaise roulante au pied de l’avion. Alors, j’ai compris comment les personnes en situation d’handicap souffrent chez nous. On ne les aide pas. C’est trop triste.” A-t-elle martelé.
Les personnes avec handicap en général et les vulnérables en particulier devraient bénéficier de l’attention de tous. Il est impérieux que cette loi soit implémentée et vulgarisée en vue de leur reconnaître tous les droits, notamment ceux à la vie et au travail afin de leur faciliter la tâche à tous les niveaux.
Sarah MANGAZA