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La quarante-cinquième Assemblée générale ordinaire de l’Association africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA/AFWASA) s’est tenue ce samedi 15 février 2025 à Kampala. Cette association a réussi à s’imposer dans le secteur de l’eau et de l’assainissement avec l’appui de quelques partenaires. Il réunit 291 membres du secteur de l’eau et de l’assainissement de l’Afrique, en vue de trouver des solutions durables à la problématique de l’accès à l’eau potable en Afrique. Au cours de cette assemblée générale, un nouveau président de cette association a été élu pour l’exercice 2025-2027. Le Dr Blaise Moussa, directeur général de CAMWATER au Cameroun promet de redynamiser l’association en y créant de la valeur ajoutée en vue de son relèvement.
« C’est un plaisir de pouvoir prendre en charge la destinée de cette association. Je ne voudrais pas perdre de vue que la cible principale c’est la population car l’eau c’est la vie. L’essentiel de notre masse corporelle c’est l’eau ; notre quotidien est marqué par l’eau. L’eau est bien sociale et économique mais aussi financière car elle nécessite la mise en œuvre des technologies. Cette association est donc l’idée de mise en commun de tout ce qu’il y a comme meilleurs éléments afin que par la mutualisation, nous puissions valoriser les spécialités des uns et des autres afin de mieux adresser la question de la mise en œuvre de la disponibilité de l’eau au profit des populations. L’AAEA doit être un incubateur, un facilitateur et l’ami de ceux qui aiment l’eau et l’assainissement en Afrique ; l’ami de ceux qui veulent travailler pour que cela s’améliore et ceux qui peuvent financer ce secteur qui est souvent oublié. » A expliqué le nouveau président de l’AAEA.
A l’en croire, divers aspects de la vie constituent des obstacles, que ce soit sur le plan sociétal ou du développement individuel, surtout le fait que souvent les intérêts divergent. Mais nous voulons travailler pour le développement durable en sécurisant les ressources en eau. « Quand on parle de l’eau potable, on ne parle plus simplement de ce produit qui est mis à la disposition des populations. Nous voyons aussi dans quelle mesure les générations futures pourront en disposer. Mettre à disposition l’eau potable c’est aussi voir dans quelle mesure on peut mieux maîtriser le phénomène de l’eau non facturée. Il faut donc de l’efficacité. » A-t-il martelé.
Reconnaissant que tous les pays ne disposent pas des mêmes ressources en matière de l’eau, il faudra une nouvelle politique efficace pour répondre aux besoins de tous. Cela, en mettant en place des politiques qui serviront tout le monde. L’AAEA pense donc prendre en compte les spécificités car les problèmes ne se présentent pas de la même manière partout. Il est par exemple de ces populations qui peuvent payer l’eau, contrairement à d’autres qui sont en position de fragilité. « Il faudra donc que l’eau soit la base de la solidarité entre les humains ». Estime le Dr Blaise Moussa.
Cette Assemblée Générale s’était également fixée l’objectif de réfléchir sur comment développer un plan stratégique pour que l’association puisse au maximum, compter sur ses propres ressources car, n’ayant pas un lien direct avec les gouvernements. Selon le nouveau Directeur Exécutif de l’AFWASA, l’association fonctionne en tant qu’entité liée à des opérateurs du secteur de l’eau mais compte aller vers les décideurs avec des plaidoiries afin que ses avis soient pris en compte. « Cette Assemblée Générale a relevé beaucoup de points sur la situation de l’association. Elle existe depuis 45 ans maintenant mais elle est un peu tributaire de beaucoup d’organisations externes. Nous devons donc fournir des efforts pour créer plus d’indépendance. C’est ce qui a été décidé au cours de cette rencontre. Lorsque au niveau de recettes il n’y a pas d’entrées, vous êtes obligés de demander au comptable d’arrêter l’exercice. C’est ce qui s’est passé l’année dernière, mais nous avons encore quelques fonds disponibles. Et, cela ne nous a pas porté préjudice car nous n’avons pas demandé un crédit à la banque. Alors, il nous faudra mettre en œuvre beaucoup d’activités qui soient génératrices des revenus. Notre budget annuel est de 801 milliards de francs CFA. » A indiqué Dosso François Olivier.
Un membre de cette association, Habib Demba Fall, Coordonnateur de la Communication et Partenariat de la Société Nationale des Eaux du Sénégal (SONES), a quant à lui estimé qu’après plusieurs années de léthargie, l’AAEA connait ce jour une forme de relance. « Nous étions moins présents à un moment donné à cause de la question de la gouvernance. Nous voulons une association mieux gouvernée. Raison pour laquelle nous avons fait des propositions sur le nouveau plan stratégique à adopter, car il y a beaucoup de choses à améliorer. Nous ne nous sommes pas déplacés jusqu’ici pour profiter du voyage, non ! Nous sommes ici pour partager des connaissances, échanger sur les performances pour faire avancer le secteur de l’eau et de l’assainissement, qui est un défi en Afrique. » A-t-il insisté.
Notons qu’au cours de cette assemblée générale, le procès-verbal de la 44ème assemblée générale ordinaire tenue en février 2024 à Lomé, au Togo a été lu. Cette assemblée générale s’est tenue la veille du 22e Congrès international sur l’eau et l’assainissement, qui se tient du 16 au 20 février 2025 à Kampala. La République démocratique du Congo, avec tous les problèmes liés à l’eau et l’assainissement qu’elle connaît, en lieu et place de se rallier à ce genre d’initiative pour pallier un tant soit peu à ce déficit, brille par son absence à cet événement.
Sarah MANGAZA