
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a à travers le Ministère des Mines indiqué avoir initié une démarche de suspension de l’octroi des certificats CIRGL aux exportations rwandaises ainsi que la confiscation des minerais exportés à partir du Rwanda. Ces mesures ont été prises au sortir de la trente-cinquième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement tenu le vendredi 14 mars à Kinshasa.
Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, la RDC attend également exiger la saisie de toutes entreprises d’exploitation illégale des minerais du pays.
« Ces mesures prises sont pour contrer l’exportation illégale des minerais du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par le Rwanda et ses supplétifs du M23. Ces actions entreprises visent également à forcer la CIRGL à agir conformément à ses propres normes par un audit de toute la chaîne d’approvisionnement du Rwanda qui devra remonter à la source des puits situés en République Démocratique du Congo. Au nombre de ces mesures, il y a : la déclaration de Rubaya et Nyabibwe comme sites miniers rouges en dehors de la suspension de l’octroi des certificats CIRGL», a-t-il rapporté.
Le gouvernement congolais a réaffirmé son engagement à travailler en faveur d’une industrie minière durable et compétitive de son sol et sous-sol. Avec 70 % des réserves mondiales de cobalt, un potentiel de 120 millions de tonnes de cuivre et 60 % du coltan mondial. Le pays présente tous les atouts d’un acteur clé de la transition énergétique.
« Avec cette vision portée par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la RDC entend s’imposer comme un leader incontournable du secteur minier mondial. Le pays veut valoriser ces minerais stratégiques et autres minerais stratégiques comme le lithium, le germanium, le nickel et le manganèse, avec des prospections prometteuses dans plusieurs provinces. Le gouvernement congolais veut dans le cadre de ces mesures obliger le Rwanda à ouvrir sa chaîne d’approvisionnement à une surveillance internationale indépendante, à mettre les importateurs et consommateurs finaux au niveau mondial dans l’incapacité juridique de s’approvisionner à partir du Rwanda », a renseigné le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba.
Signalons que les différents membres du gouvernement ont salué la série de réactions positives de différents acteurs internationaux à la suite des actions menées. C’est la cas d’une part, des sanctions du Département du Trésor américain prises le 20 février 2025 contre James Kabarebe, Ministre d’Etat du Rwanda chargé de l’intégration régionale et Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23 ; et d’autre part, la décision du Conseil des Affaires Étrangères de l’Union européenne, visant le réexamen du Protocole d’accord sur les minerais stratégiques signé avec le gouvernement rwandais en février 2024.
Albert MUANDA